Al Maari [ Poète Arabe du XIe siècle ]

Publié le par Athée

Abul-Alâ Al Maari dit Al Maari ou Al-Ma'arri

Voir également les pages :

Al Maari [Poète Athée]

Al Maari [Rets d'éternité]

pour d'autres citations autours de la religion.

 

Citations extraites :

du livre « Chants de la nuit extrême »
du livre d'Ibn Warraq « Pourquoi je ne suis pas musulman »
[Le chapitre XIII est entièrement consacré à Al Ma'arri.]
 

 

Penseur et poète arabe du XIe siècle, Abul-Alâ Al Maari vécut en ascète. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, hélas perdus aujourd'hui.

Les athées le connaissent grâce à cette citation :

«Les habitants de la terre se divisent en deux : Ceux qui ont un cerveau et pas de religion et ceux qui ont une religion mais pas de cerveau.»

 

 

David Samuel Margoliouth a compilé les sentiments d'Al Maarri :

Ne croit pas que les affirmations des prophètes soient vraies : elles sont toutes inventées. Les hommes vivaient agréablement jusqu'à ce qu'ils paraissent et leur gâchent la vie. Les livres sacrés ne sont que des recueils de fables stériles que l'on aurait pu fabriquer en d'autres temps et, de fait, que l'on a fabriquées. Quelle ineptie de dire que Dieu interdit de prendre une vie, alors qu' Il envoie lui-même deux anges prendre celle des hommes! Quant à la promesse d'une seconde vie, l'âme aurait tout aussi bien pu être dispensée de vivre deux existences.
 
L'œuvre est sombre,
fréquentée par la mort et le sommeil
mais de «la nuit extrême»
admirez la clairvoyance du poète aveugle.

 

 


 


Perte de la vue puis perte de la foi et de la destination
Aussi ma nuit extrême est-elle trois nuits.

-

 
La mort est un long sommeil sans fin
et le sommeil une mort courte qui se dissipe

-
 
Si ma mort n'est perte pour personne
Ni adulte, ni enfant
A quoi bon ma vie ?
Vivre n'est qu'un mal que la mort guérit
Que je passe mon chemin !


-

La conscience plonge l'homme dans le malheur
Tandis que le temps déploie ses troupes silencieuses

-

Si le temps te secoue, endure
Vis avec dignité, impertubablement
Car les braises s'éteignent et meurent
Après avoir flamboyé un moment

-

Nos amis sont partis sans retour
Et nous avons tous rendez-vous avec la mort

-

Passée la cinquantaine, sans rien trouvé de bien
La mort m'est un refuge
Des désastres du temps, ce que je crains le plus
Est la perte de la raison

-

Mieux vaut se taire car le pied le plus agile
Finit toujours par trébucher
Et la parole rapportée déforme ce que tu entends
Le pire étant les ajouts et les omissions
La raison a beau être une chose précieuse
Au-dessus d'elle le destin dispose de tout

-

J'ai vu se repentir des athées
A l'approche de la tombe

-

Parfume-toi de musc ou imprègne-toi d'ambre
La mort ne nous connaîtra que comme pourriture
Et qu'est-ce que la tombe sinon une maison qui répugne aux espoirs trompeurs
Avant que ne s'y repose la répugnance elle-même ?

-

Mes besoins sont les perles d'un collier
Et la vie avec moi
Un fil trop court qui en empêche l'assemblage

-

Et le comble du vice c'est que la souris sourde
Envie pour son ouïe celle qui ne voit pas!

-

La blancheur a tendue ses fils à travers les cheveux
Mais n'a rien cousu sauf les jours qui se renouvellent

-

Le temps, telle la robe qu'on lave, purifie le noir des cheveux
Mais pas le caractère mauvais

-

Les jours dans la vie s'ordonnent comme les perles d'un collier
Mais rien n'en restera quand le fil sera rempli

-

La quiétude ici-bas naît de l'ignorance
Mais le sage y reste perplexe et apeuré

-

Endormi je te trouve, reveille-toi!
Je te préviens que la vie est une traîtresse
Venus à l'improviste
Ses enfants ne savent pas qu'elle tue

-

Rien de bien passée la cinquantaine
A subir maladies et tremblements
Et peut-être vit-on jusqu'à ce qu'on dise au moment de la mort :
Il ne meurt pas mais il vit

-

Démuni je quitte ce monde
Vagabond ne possédant rien.



 

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